Introduction
Dans un secteur en pleine mutation, marqué par une transformation technologique rapide, la capacité des ESN à attirer, développer et fidéliser leurs talents n’est plus un simple avantage concurrentiel : c’est une nécessité stratégique. Face à l’incertitude économique, la pression sur les marges, et l’évolution rapide des attentes des collaborateurs, il devient essentiel de repenser la gestion des ressources humaines pour bâtir un environnement où les talents prospèrent et contribuent pleinement à la performance.
La montée en compétences : pilier stratégique de résilience
Selon le BCG (2023), 14 % des emplois actuels pourraient disparaître dans les deux prochaines décennies, et 32 % évolueront radicalement. Dans ce contexte, les ESN n’ont d’autre choix que de faire de l’upskilling un investissement central :
- Certifications annuelles : valider les acquis et suivre l’évolution des standards techniques.
- Coaching personnalisé : accompagner la progression selon des parcours alignés aux objectifs de l’entreprise.
- Temps dédié à la formation : recommander un minimum de 10 % du temps alloué à la montée en compétences.
- Culture apprenante : instaurer des formats courts (microlearning, peer-learning, labs d’innovation) pour apprendre en continu.
L’étude 2025 de Napta met en lumière le lien direct entre formation ciblée, qualité des livrables et fidélisation client. La formation devient ainsi un levier d’excellence et de rentabilité.
Valoriser et retenir les talents
Les profils experts sont aujourd’hui plus recherchés que jamais. Leur rôle dépasse la production : ils incarnent la mémoire technique et stratégique des ESN. Pour les retenir :
- Programmes de mentorat : diffuser l’expertise au sein des équipes.
- Carrières parallèles : permettre une évolution vers des rôles d’expertise comme « Technical Fellow » ou « Lead Architect », sans passer nécessairement par le management.
- Intégration et formation à la culture conseil pour les seniors recrutés en dehors du modèle pyramidal traditionnel.
Construire une culture engageante : innovation, transparence et impact
Une culture d’entreprise forte est un puissant levier de rétention. Les axes à renforcer :
- Communication ouverte et transparence managériale (feedback 360°, Q&A, pulse surveys).
- Culture de l’impact : permettre à chacun de comprendre comment ses missions contribuent aux objectifs stratégiques.
- Valorisation des réussites : reconnaissance individuelle et collective (rituels, plateformes de reconnaissance).
- Parcours de carrière lisibles et individualisés : favorisant la mobilité horizontale et verticale.
Repenser la rémunération et le partage de valeur
Si la culture est essentielle, elle ne remplace pas une rémunération compétitive. À ce titre :
- Réévaluer régulièrement les salaires pour rester au niveau du marché.
- Proposer des avantages différenciants : participation, bonus sur objectifs, jours de télétravail supplémentaires.
- Adopter des modèles de rémunération basés sur la valeur créée (success fees) plutôt que le temps passé.
Offrir flexibilité et quête de sens
88 % des collaborateurs recherchent flexibilité et équilibre de vie. Cela implique :
- Modèle hybride stabilisé : comme EY (3 lieux : client, bureau, domicile) ou PwC (3 jours présentiel, 2 jours télétravail).
- RSE et sens : impliquer les équipes dans des projets à impact positif (tech for good, actions ESG), renforcer l’adhésion aux valeurs de l’entreprise.
Intégrer ces éléments dans le storytelling RH et le management de proximité.
S’appuyer sur la technologie pour manager les talents
Les témoignages recueillis dans l'étude 2025 de Napta préconisent une digitalisation intelligente du talent management :
- Cartographie des compétences avec outils prédictifs pour identifier les tensions futures.
- Smart Staffing™ pour aligner aspirations, compétences et projets, réduire les intercontrats et optimiser la rentabilité.
- LMS et IA pour personnaliser les parcours de formation et accompagner la montée en expertise.
Vers un modèle organisationnel plus agile : du pyramidal au diamant
L’organisation traditionnelle laisse place à un modèle en diamant, avec une base resserrée de juniors et un corps étoffé de profils experts. Cela suppose :
- Recrutement ciblé de profils expérimentés.
- Requalification des missions juniors avec une forte dimension formation.
- Refonte du pricing pour valoriser l’expertise (forfait, outcome-based, success fees).
Conclusion : faire de la gestion des talents un avantage compétitif durable
En 2025, l’ESN résiliente est celle qui aura su aligner talents, technologie et stratégie métier. Cela passe par :
- Une vision RH audacieuse et outillée.
- Un investissement continu dans les compétences clés.
- Une culture tournée vers l’humain, la valeur et la performance.
Le modèle Napta — basé sur les compétences — est une réponse concrète à ces défis, permettant d’allier impact humain et efficacité opérationnelle.